vendredi 8 août 2014

12 - Poste de Améma 1948-1949


compteur de visite



 Poste de Améma 1948-1949 
Et après six mois de congé nous voici enfin de retour dans "notre pays, nos racines" ,le CONGO.
Notre famille s'installera cette fois à Amema, petit poste de brousse où se trouvaient déjà quelques coloniaux de kilo Moto tels que les Dufrasne, Pirote, Piéchon, Deruyver et bien d’autres dont j'ai oublié les noms.   Mais là, pas de piscine, ni de club, ni de tennis!!!   Juste un terrain de foot et de basket  que mon père élabora en entraînant ces formations avec succès.





 Irumu



Nous reprenons enfin l’avion à Melsbrouck et plus tard de Zaventem après avoir passé la nuit à Bruxelles.    De nouveau trois jours de voyage en avion agrémentés par la visite des pyramides, de l'impressionnante vallée des rois, ainsi que des temples et musées du Caire.



Escale sur le retour vers le Congo Rome et le Caire 





 Bien souvent, l'avion Sobelaire qui nous emmenait en Afrique (trois jours de voyage, le premier Zaventem au Caire, 




escale de plus de 24h au et enfin le troisième jour, le Caire Irumu.) L'étape au Caire était toujours pittoresque… Après l'atterrissage, l'avion s'immobilisait et nous avions l'interdiction militairement formelle et militaire de nous lever et quitter nos places.   Après quelques minutes, un arabe surgissait refermant immédiatement la porte de l'avion derrière lui…   Il avait une bombe désinfectante en main. Le conditionnement d'air coupé, la chaleur commençait vite à monter et cela devenait insoutenable.  C'est alors qu' "ALI BABA"  commençait énergiquement à vaporiser l'intérieur de l'engin de son nauséabond désinfectant.   Sa tâche terminée, il sortait hâtivement de l'appareil en prenant bien soin de refermer la porte d'entrée derrière lui!   Quand à nous, "pauvres pestiférés", nous devions encore attendre une dizaine de minutes dans cet environnement puant et moite, jusqu'à ce que nous soyons bien "aseptisés"!!!   C'était insupportable!!!   Nous suffoquions!!!
Une fois le temps de mise en quarantaine écoulé, nous étions ravi de pouvoir quitter les lieux pour respirer l'air extérieur, même si celui-ci dégageait des odeurs peu ragoûtantes d'urine, de chameaux, etc.    Nous n'étions vraiment pas gâtés!!!
 Mais revenons à notre voyage…   Pendant la pause au Caire, nous en profitions pour visiter les pyramides, la vallée des Rois, le musée et bien d'autres choses très intéressantes et éducatives… 
  J'en garde d'ailleurs detrès beaux souvenirs…  
Je me souviens,lorsque le soir,à                      l’Héliopolis palace hôtel 


 Héliopolis palace hôtel au Caire


maman nous faisais couler le bain et elle nous recommandait grandement de nous empresser à nous laver car, disait-elle    <L'eau de la baignoire va changer de couleur!!!>   Nous on rigolait…   Mais en effet, après quelques minutes, l'eau transparente virait magiquement en une couleur rouge magnifique!
Emerveillés et très étonnés notre mère nous expliqua que Dieu, en mémoire du massacre des chrétiens, transformait l'eau en sang…   GLOUPS!!!
Très beaux souvenirs tout de même…
Les pannes les plus graves lors des voyages de notre famille.....
1 moteur en panne
 La foudre est tombée sur l'avion. Un moteur en feux, etc.

 Le plus beau voyage de jacquot le perroquet



Nos parents avaient décidé de ramener Jacquot en Belgique pour l'offrir à notre grand- mère paternelle.   Au cours de ce long voyage,  l'heureux volatil fut de suite pris d'amitié par une hôtesse de l'air, ce qui lui valu de rester dans la cabine de ces bien charmantes dames qui en principe étaient chargées de veiller au confort et à la sécurité des passagers!!!    Nous ressentions comme un petit brin de jalousie envers cet animal à plumes qui avait fais chavirer leurs cœurs…
Notre malsain sentiment de mâles s'accentua d'autant plus lorsque nous apprîmes, (et CA CE FUT LA CERISE SUR LE GATEAU!), que notre chanceux gaillard passa toutes ses nuits, à chaque escales, dans la chambre de la très jolie dame de l'air…    Quel aguicheur celui-là!!!               Il devait certainement avoir "un truc en plus " que nous, pauvres hommes……………

Le terme avant son départ pour la Belgique notre perroquet avait fait une pause de six mois chez Monsieur Cherton
  à notre retour de Belgique il lui avait apprit à boire à la cuillère……………
Il vécu encore 60 ans et mourût de sa belle mort en Belgique
 AU REVOIR COCO LE JACQUOT ................................



















Les hommes "léopard".

Lorsque l'on recommença à reparler des hommes "léopard", monsieur Jérôme  bricola le poste de radio de notre père.   Il nous suffisait de tourner un bouton et cet appareil  devenait un émetteur récepteur. De cette manière nous pouvions transmettre les dernières nouvelles pour ainsi prévenir chacun d'entre nous si la situation devenait dangereuse. L’alerte était diffusée à tous les blancs et permettait de porter secours aux familles qui étaient en danger










Société secrète des hommes-léopards

L’Afrique noire a toujours regorgé de sociétés secrètes. Parmi les plus célèbres, celle des hommes-léopards a fait régner la terreur de Guinée jusqu’à     l’ex-Congo belge.


 Une vague de crimes sanglants

De 1933 à 1934, l’administration coloniale du Congo alors belge enquêta sur une série impressionnante de morts suspectes.
Les cadavres, du moins ceux que l’on retrouvait, présentaient tous de profondes blessures à la gorge et, sur le reste du corps, de sillons sanglants.
Ces blessures donnaient à penser que le meurtre était l’œuvre d’un fauve. Les empreintes repérées au sol, autour des victimes, tendaient à corroborer cette hypothèse.

Mais, un examen plus approfondi révéla bientôt que tous ces crimes avaient été perpétrés par de faux félins. C’était             l’œuvre des hommes-léopards.

Ce n’était pas la première fois que des assassinats camouflés de la sorte étaient commis. Mais, durant ces deux années, ils atteignirent dans cette région des proportions incroyables. Plusieurs centaines de corps lacérés et atrocement mutilés seront retrouvés.

Les populations locales refusent de collaborer avec les autorités coloniales de crainte de représailles.

Dès 1921, des rapports de police avaient été rédigés sur des meurtres mystérieux perpétrés par les Wahokohoko ou hommes-léopards.






Après de longs mois d’efforts, des suspects sont arrêtés et pendus en place publique.






hommes-léopards.




 Initiation des hommes-léopards

Les massacres de 1933-1934 sont liés à la rivalité entre deux populations : les Bapakombe et les Wanande.
Les premiers reprochaient aux seconds  d’envahir leur territoire.


Cette société criminelle tire ses origines d’une secte initiatique existant dans un grand nombre de tribus vivant entre le Congo-Zaïre et la Guinée.

Ce n’était pas de manière délibérée que les jeunes hommes entraient dans la secte. Ils étaient désignés par les anciens et ne pouvaient se soustraire à leur ordre.
Leur initiation commençait juste après la circoncision. Ils devaient alors abandonner leur famille et se rendre dans un endroit isolé, forêt ou îlot.

Là, pendant de longs mois, le néophyte était soumis à des épreuves très pénibles comme porter un tronc d’arbre d’un poids égal à celui d’un homme adulte et à courir avec ce fardeau. Il s’agissait en fait           d’acquérir la souplesse et la vigueur d’une panthère quand elle transporte une grosse proie.


L’exercice était non seulement harassant mais aussi très dangereux. Pendant que le jeune garçon se livrait à l’exercice, les autres lançaient des javelots comme ils    l’auraient fait sur un fauve en fuite.
Si le candidat était blessé ou tué, nul ne  s’en souciait. Cela prouvait simplement qu’il n’était pas digne de devenir un homme-léopard.









Si le candidat réussissait toutes les épreuves, on lui apprenait alors à imiter parfaitement les cris des félins et à sa servir de ses armes d’assassin.

 Vengeance et crime

Les armes de l’homme-léopard étaient un couteau à forme spéciale et une petite fourche métallique imitant les griffes acérées d’une patte de panthère.
Pour commettre un crime, il mettait un masque, se peignait le corps ou revêtait une peau de panthère.


Modèles de griffes d'hommes-léopards

Il ne choisissait pas sa victime. Les anciens la lui désignaient. Très souvent, c’était un proche parent qui servait de première victime. Ce test monstrueux permettait de juger de la valeur de l’initié.

Au bout de quelques années, ils étaient conditionnés à commettre les pires atrocités.

 Un pouvoir politique

Dans l’Afrique précoloniale, les sociétés secrètes criminelles sont nombreuses : hommes-lions, hommes-caïmans, hommes-léopards….

Ces sectes jouaient le rôle de structures judiciaires aux mains des chefs et des sorciers. Tous les différends se réglaient par leur intermédiaire.

La pratique de la vengeance rituelle a duré officiellement jusqu’au début des années 1950. Mais, des faits similaires ont été rapportés en 1964 dans une région du Congo-Brazzaville.

Les Bayakas, une ethnie qui vit dans la forêt, croient que l’être humain est constitué d’un corps, d’une âme et d’un double, c’est-à-dire d’un esprit. Celui-ci survit à la mort du corps et de l’âme et peut aller habiter n’importe quelle autre créature vivante.

Mais, lorsqu’il veut se venger, c’est en général la forme d’une panthère qu’il revêt. On comprend comment les sociétés secrètes à vocation criminelle ont su profiter de ces croyances.

Ces mêmes sociétés avaient un fétiche redoutable : une marmite, qu’ils appelaient également panthère.
La marmite contenait des feuilles imbibées de sang des victimes humaines qu’on y avait fait cuire pour les manger. Et la marmite était sensée posséder des pouvoirs magiques. Chaque chef d’un groupe d’hommes-léopards en possédait une et veillait à accroître régulièrement la prétendue puissance de son fétiche.
Chaque nouvel initié ne pouvait voir cette marmite qu’en échange d’une victime. On peut dire sans mauvais humour que pour être membre à part entière, il fallait « faire bouillir la marmite ».
Une chose est sure, le sacrifice humain   n’est pas une légende. Le pauvre malheureux était ligoté puis on lui tranchait la gorge. Le sang était recueilli dans la marmite et distribué à                      l’assistance.
La cérémonie se terminait par un festin au cours duquel on dévorait à moitié cuits, la langue, le cœur, le foie, les poumons et le bras droit su supplicié.


Accessoires de l'homme-léopard: une cagoule en écorce battue et peinte, un bâton à empreinte de panthère

Comme chez toutes les civilisations qui ont pratiqué le sacrifice rituel, l’offrande d’une vie humaine constitue à la fois un acte d’humilité envers les puissances occultes, et un moyen, pour les sacrificateurs, de se purifier tout en acquérant une force nouvelle.

La totalité des sociétés secrètes               d’hommes-léopards qui ont sévi en Afrique reposaient sur ces bases magico-religieuses.

La colonisation n’a fait que renforcer leur pouvoir. Ils devinrent les suppôts du pouvoir coutumier face à l’autorité des Blancs, ignorants des traditions locales.

Peu à peu, ces sociétés secrètes se sont transformées en organisations destinées à faire régner la terreur politique.
Le message était clair : »la vraie autorité demeurait celle des Noirs ».

Ce n’est pas un hasard si certains révolutionnaires américains, en lutte contre la ségrégation raciale et                    l’hégémonie « blanche » qui règne aux Etats-Unis, ont choisi pour emblème la     « black panther » (panthère noire).

Les animaux sauvages se trouvent souvent impliqués dans de sordides affaires qui ne concernent que les hommes.























































Le plus pénible pour ma mère était de se retrouver seule dans la brousse. Aucun voisin à des kilomètres à la ronde pendant plus d’un an. Surtout au début de son arrivée au Congo, trop habituée à la Belgique où il suffisait de sortir de la maison pour pouvoir discuter entre voisins.













Le marchand de lait passait une à deux fois par semaine





Vidéo marchant de lait































La BONANA est un terme qui signifie Bonne Année en congolais.   La coutume veut que les premiers jours de l'an chaque passant du pays souhaitait la BONANA en s'octroyant le droit de couper une fleur de votre jardin et de la présenter à la maîtresse de maison en lui présentant ses vœux  en contrepartie d'un pourboire ou  " matabiche ".



 Vœux des travailleurs de Kilo Moto 

 

Comme chaque année, pour présenter leurs vœux à tous les blancs du poste, les villageois se rassemblaient et animaient gaiement les rues du village drapeaux et tam-tam en tête…   C'était beau à voir et typique au folklore local.



                        Fête de  BONANA au village

Hélas, les réjouissances terminées, après leur départ on ne pouvait que constater, impuissants, les dégâts causés par leur passage bien sympathique mais quelque peu agité!!!   La larme à l'œil, maman examinait tristement son jardin dévasté et " sans dessus-dessous"...............
. Elle qui adorait s'adonner aux travaux de jardinage dans ses parterres, qu'elle transformait magnifiquement de ses mains habiles en un véritable petit paradis fleuri, très coloré et délicatement parfumé…   Courageuse et persévérante, elle  retrouvait vite le sourire, et, se retroussant les manches, elle se remettait au travail avec complaisance, redonnant sans tarder aux abords de la maison un paysage enchanteur. "A cœur vaillant, rien n'est impossible…"

"A cœur vaillant, rien d'impossible…"











                           Vidéo,Fête de BONANA





                           Vidéo,Fête de BONANA




                   Vidéo,Fête de BONANA ( Laurent)







                Vidéo,Fête de BONANA ( Laurent)
























Les Pirotte




Notre père et nous dans le jardin












Notre maison à Améma avec les familles Piéchon, Pirotte; et nous




Les Piéchon et nous

                                                            

                                  Chef de village



             Nous allons manger du singe ce soir...pas



                             mauvais  non plus...







             Guerrier  avec sa machette et son pagne 


                               en peau de félin

 










                Enfants du village. Je serai militaire 


                           quand je serai grand






                     Transport de feuilles de manioc 


,                           sombe,saka saka,pudu.






                               Retour de la chasse

 



Fête-





                   Retour du champ de maïs et du puit
 





La corvée d'eau






Préparation du sombé (autres noms : saka-   saka,  pudu = ( feuilles de manioc)

                   Pas évident, mais très bon!!!







 Le chef de MASISI Vincent Rouffaer - Congo (1-7) - 1945






      REPOS!  Ils fument la pipe.. Rude travail pour les      hommes !!!!



          Notre mèreMme Dufrasne et Nadine sa fille





Notre père et Mr Dufrasne dans les 24 h d'Améma





Comme nous n'avions pas beaucoup de jouets, un petit rien suffisait pour nous amuser.
Gaby, Claude et le boys qui était chargé de nous surveiller









Alertée par les cris intempestifs de notre boy "-vite, vite, un épervier a pris une poule"-, notre  mère, très lucide et débrouillarde épaula le fusil et fit feu.   PAN!   Une balle perdue, elle n'atteignit pas la cible….    mais le volatile
 très surpris, lâcha sa proie.
Le brave boy rapporta l'animal (la poule) qui était en très mauvais état, le ventre ouvert et les intestins à l'air…Il faut dire qu'en brousse, les poules étaient rares et donc très précieuses, c'est pourquoi maman pris son courage à deux mains, lui remis les viscères en place et la recousu…POUPOULE fut guérie et mourut de sa belle mort…AUX GRANDS MAUX LES GRANDS REMEDES! 











Les œufs de ma tortue.

Un jour, alors que j'étais très petit et bien mignon, je reçu une très belle tortue...   Ma mère m'expliqua que ces reptiles chéloniens pondaient des œufs!!!
Imaginez-vous bien que dans ma petite tête d'enfant, tout ceci me paraissait magique et surtout TRES intéressant...  Alors...   Je me mis donc à surveiller sa caisse et après beaucoup de temps,
RIEN DE RIEN!!!   J'étais déçu...
Me vint alors l'idée lumineuse de subtiliser les œufs de poules dans le frigo...
Une fois tous les œufs installés dans la caisse, je pose la tortue dessus pour la faire "couver", et... très émoustillé... je préviens maman en hurlant <-Elle a pondu, elle a ponduuuuuuuu !!!!!!!!!.>   Ma mère, intriguée, viens voir le résultat du fruit de mon imagination...   MON DIEU!!!  
Abasourdie, son visage s'allongea et vira du rose au vert...    Il y avait de quoi!   Tous les œufs que j'y avais précieusement installés étaient réduits en omelette...    Quelle engueulade mémorable ce jour-là...   Il faut dire que les œufs étaient rares en brousse...    J'eu donc droit, une fois de plus, à prendre la direction, ILLICO PRESTO, de "L'arbre des punis..."
MAIS ce souvenir nous fait encore bien rire aujourd'hui .....








En Afrique, quotidiennement, vers 17h., nos parents se réunissaient pour prendre le thé ou une autre boisson quelque peu alcoolisée (HIPS!)...                  
 



mais indispensablement désaltérante...    Il faut dire que les familles se plaisaient à se retrouver en fin de journée, il y avait une certaine complicité entre agents...
Une fois chez l'un, une fois chez l'autre...   C'était chouette...   Très bons souvenirs en tous cas...

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